Au cœur du métier de forgeron, à Saint-Anaclet

La forge, restaurée grâce à la Corporation du patrimoine de Saint-Anaclet-de-Lessard, qui en assure la gestion, est aujourd’hui un vrai petit musée comportant les différents outils du grand-père St-Laurent. Son petit-fils y fait l’interprétation du métier de forgeron avec des démonstrations tous les dimanches après-midi de l’été, jusqu’ au 1er septembre. « C’est une visite qui peut durer de 30 minutes à une heure, cela dépend des questions. Mais je peux raconter l’histoire de presque tous les objets qui se trouvent ici. Je donne également des ateliers d'initiation aux techniques de forge, où les intéressés peuvent créer leurs objets. »

Comme objets d’époque, on peut y retrouver de nombreuses pièces forgées, des fers à cheval, entre autres, des protèges-roues de carrioles en métal, des outils agraires, ou encore un « travail », dispositif de forge traditionnel servant à immobiliser les chevaux pour les ferrer. On y retrouve aussi, au cœur du bâtiment, la forge, que Louis-André opère à la manière de son grand-père.

La forge de Léo St-Laurent a été ouverte des années 1930 aux années 1970, et le forgeron y a travaillé à son métier près de 40 ans : « Les forges n’étaient pas rares à l’époque, il y en avait d’autres à Saint-Anaclet. Mon grand-père était forgeron-maréchal ferrant et en plus, charron, c’est-à-dire qu’il façonnait et réparait des pièces de métal pour les « buggys » (carioles). »

Essentielle au village

Même si son grand-père est décédé alors qu’il était âgé d’à peine 4 ans, Louis-André a décidé de reprendre le flambeau pour renseigner les visiteurs sur cet attrait original du village, mais oh combien essentiel à l'époque où les travaux agricoles et les déplacements se faisaient à cheval. « C’est une fierté pour moi de me rendre compte que mon grand-père était une personnalité essentielle du village. La forge ici était un véritable lieu de rassemblement. Après les années 1950, l’activité a commencé à baisser avec l’avènement de l’automobile. Mais grand-papa continuait à recevoir les gens qu’il connaissait. Dans sa maison, voisine de la forge, ma grand-mère opérait le bureau de poste du village. Il n’était donc pas rare que des familles du village viennent y prendre des repas ! »

Le répertoire du patrimoine culturel du Québec nous apprend que la forge Saint-Laurent  témoigne de la persistance de certains métiers artisanaux jusque dans la deuxième moitié du 20e siècle et rappelle également l'importance de certains commerces dans la vie sociale des petites communautés rurales.