Rimouski commémore la tuerie à Polytechnique

Accompagnés d’une quarantaine de citoyens réunis ce midi à la Coop Paradis de Rimouski, le Centre-Femmes de Rimouski, le CALACS de Rimouski, la Coop Paradis, Paraloeil et la Débrouille ont souligné, devoir de mémoire oblige, ce lourd bilan de l’attentat antiféministe commis par Marc Lépine. « Ça a été un événement marquant. Mais en même temps, c’est seulement cette année que Montréal a reconnu que c’était un attentat féministe. Dans l’imaginaire québécois, on entend beaucoup dire que c’était un homme malade avec des problèmes de santé mentale. Mais on n’a jamais reconnu que c’était antiféministe, même s’il l’a nommé en disant « j’haïs les féministes », explique l’intervenante sociopolitique au Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Rimouski, Pascale Parent.

Marc Lépine avait ciblé les femmes de l’école également parce qu’elles souhaitaient devenir ingénieures, un métier « réservé » aux hommes. Depuis 30 ans, la société a certes évolué, mais Mme Parent explique que cette idée des métiers genrés persiste. « On est encore dans cette pensée-là, même s’il y a de plus en plus d’ouverture. Je pense qu’il y a quand même une évolution, par exemple, comment on enseigne ou on socialise nos filles, on ouvre l’éducation a ça, mais il reste que dans certains milieux, pour certaines femmes, c’est plus difficile. Et le risque de harcèlement sexuel demeure. »

Les citoyens présents ont tenu une vigile de commémoration à l’extérieur de la Coop Paradis, rendant en même temps hommage à 16 autres femmes assassinées par-delà le monde. Des chandelles ont été allumées en l’honneur de toutes ces femmes et une minute de silence a été observée.

Au-delà de la commémoration, Pascale Parent indique que la lutte est beaucoup plus large. « On est ici pour commémorer les événements de polytechnique, c’est aussi la finale des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes. On veut aborder les différents systèmes de pression qui ont des impacts sur les femmes, mais aussi parler du vécu des femmes qu’on a tendance à invisibiliser, les femmes en marge, autochtones ou vivant avec un handicap. »