10 août 2021

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©Photo Gracieuseté Archives nationales du Québec à Rimouski - P60. Photographe non identifié.

Embâcle sur la rivière Rimouski, vers 1890.

Parce que les terres du littoral étaient déjà occupées, les familles de colons s’installèrent de plus en plus sur de nouveaux territoires au sud, dans les hautes terres de Rimouski. À la suite des activités intensives de coupe de bois des industries de William Price vers les années 1830, de nouveaux secteurs devenaient disponibles pour l’agriculture et on a concentré l’exploitation forestière autour de la rivière Rimouski à cause de son potentiel de drave.

Plus encore, étant tout près de la voie navigable du Saint-Laurent, cet arrière-pays offrait un accès appréciable pour les commerçants qui profitaient de tarifs avantageux de la Grande-Bretagne dans le marché du bois. De nouvelles paroisses, liées entre autres aux moulins et usines d’exploitation forestière construits, verront aussi le jour près de la rivière à travers les décennies, par exemple Sainte-Blandine, Sainte-Odile et Saint-Robert.

Des bûcherons, draveurs et autres travailleurs de cette industrie ont donc sillonné les forêts et ont contribué à leur manière à façonner le paysage de Rimouski. Si on observe cette image d’archives étonnante de plus près, on remarque au bas de l’embâcle sept draveurs courageux munis de leur gaffe qui devaient s’occuper de déprendre méticuleusement cette montagne de « pitoune ». Un métier périlleux, il va sans dire. Cette photo démontre que la colonisation de Rimouski par nos ancêtres n’a pas été de tout repos.

Guillaume Marsan
Archiviste-coordonnateur aux Archives nationales du Québec à Rimouski