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26 janvier 2023

Mireille Lévesque - mlevesque@lexismedia.ca

Le Québec a perdu la moitié de ses fermes laitières

ENTRE 2000 ET 2020

Vaches laitières de la ferme Flots Bleus inc. à Rimouski

©Photo : Journal L’Avantage – Mireille Lévesque

Vaches laitières de la ferme Flots Bleus inc. à Rimouski.

La province a perdu la moitié de ses fermes laitières au cours des vingt dernières années. Doit-on s’inquiéter pour les rouages de la plus importante production agricole au Québec : le lait ? Deux acteurs régionaux du milieu en discutent avec nous. 

« En 1990, 14 078 fermes produisaient 2 milliards 854 millions 838 790 litres de lait dans la province selon le dernier rapport annuel des Producteurs de lait du Québec alors que, en 2021, on tombait à 4643 fermes produisant 3 milliards 456 millions 115 866 litres; il y a moins de fermes, mais elles sont plus performantes », explique Gabriel Belzile – président des producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent et actionnaire de la ferme Jean-Renée inc. 

François Pigeon, président du syndicat de l’UPA de Rimouski-Neigette et propriétaire de la ferme laitière Pichel, abonde en ce sens : « Effectivement, maintenant, les producteurs produisent plus de lait. Il en reste moins, parce que les gens valorisent plus, aujourd’hui, le fait d’avoir du temps de loisir et des horaires fixes plutôt que de dédier 100 % de leur temps à l’agriculture, en faisant des semaines de 80 à 90 heures et en ayant quand même ça en tête le reste du temps. Cependant, ceux qui restent sont les plus motivés, passionnés et les plus efficaces. Les fermes sont de plus en plus spécialisées pour répondre aux contraintes environnementales, financières, climatiques combinées. Les producteurs n’ont donc pas le choix d’être de plus en plus efficaces, informés, intelligents et prévoyants. » 

Cette volonté d’aller de l’avant amène, à ses dires, ceux qui veulent faire croître leur entreprise à acheter les fermes voisines qui manquent de ressources ou de relève pour continuer. Il précise : « On pourrait être plusieurs petites fermes encore au Québec aujourd’hui, mais on est rendus là, à augmenter la taille de l’entreprise, pour avoir une économie d’échelle efficace qui fonctionne. Certains nous accusent d’entrer dans une ère d’industrialisation, mais il y a une évolution à faire pour rester rentable. Mais, on le fait quand même aussi par fierté pour garder le paysage vivant, éviter que les rangs soient vides, vidés des fermes qui les peuplent et garder les bâtiments utiles. » 

Pour Gabriel Belzile, assurer la pérennité des fermes laitières de chez nous passe également par le fait de faciliter la vente à des acheteurs qui ne viennent pas de la famille au même titre que s’ils en faisaient partie. « J’ai hérité de la ferme de mon père, mais comme je n’avais pas de relève, je l’ai vendue à des repreneurs non apparentés comme s’ils étaient de la famille tout en restant actionnaire pour les aider. Il va falloir que plusieurs producteurs laitiers commencent à faire ça, parce que c’est difficile d’avoir les fonds pour acheter une ferme quand on n’en a pas hérité. »  

« D’ailleurs, l’ARTERRE, un service de maillage, s’occupe de jumeler aspirants agriculteurs et propriétaires qui n’ont pas de relève identifiée en les accompagnant à toutes étapes afin d’assurer la pérennité des entreprises et du patrimoine agricole du Québec », conclut François Pigeon.  

 

Texte rédigé avec la collaboration spéciale de David Côté

Source de l'introduction : Justin Laramée, Run de lait, Montréal, Somme toute, 2022, p. 110. 

 

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