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14 février 2023

Mireille Lévesque - mlevesque@lexismedia.ca

Le ministère de l’Environnement a les mains liées

0,25 % DE 1 % DU BUDGET DE L’ÉTAT ET PEU DE POUVOIRS

13e édition de la Semaine rimouskoise de l’environnement.

©Photo : gracieuseté Unsplash.com

13e édition de la Semaine rimouskoise de l’environnement.

Une foule d’activités ont lieu au Cégep du 12 au 19 février pour la 13e édition de la Semaine rimouskoise de l’environnement. Louis-Gilles Francoeur, conférencier pour l’occasion, nous parle du désengagement de l’État dans le domaine.

Louis-Gilles Francoeur a été journaliste au Devoir pendant 40 ans et y a tenu la chronique environnementale pendant une trentaine d’années. Il affirme avoir participé aux plus grands événements internationaux sur les questions liées à la pollution et aux changements climatiques et y avoir côtoyé l’ensemble des sommités en matière d’écologie au cours des dernières décennies.

 

Au terme de sa carrière, il a décidé, à ses dires, de quitter son rôle de « spectateur » et de « rapporteur » pour « prendre le micro » et mettre de l’avant les résultats de sa propre analyse (issue de l’expérience et d’une enquête au cœur des budgets de l’État). Il a donc écrit « La caution verte – Le désengagement de l’État québécois en environnement », avec la collaboration de Jonathan Ramacieri, qui est paru aux éditions Écosociété en février 2022.

 

Il a offert une conférence sous forme de discussion au Cégep de Rimouski le 12 février dernier, sur son constat, intitulée « Est-ce que l’État sabote la mobilisation citoyenne en écologie ? – Le ministère de l’Environnement sert-il de caution verte ? » Sarah Trottier s’entretenait avec le spécialiste pour l’amener à échanger avec les participants. « Les conclusions sont tristes, révélait-il en entrevue à L’Avantage, mais quand on a une maladie grave, il faut poser le bon diagnostic si on veut trouver le bon remède; je crois que l’État a besoin de l’équivalent d’une opération à cœur ouvert en matière d’environnement : une commission d’enquête. »

Louis-Gilles Francoeur a travaillé 40 ans à titre de journaliste au Devoir

©Photo : gracieuseté d’Aline Dubois

Louis-Gilles Francoeur a travaillé 40 ans à titre de journaliste au Devoir et s’est occupé de la chronique sur l’environnement pendant 30 ans de 1982 à 2012. Il a donc été au cœur de tous les débats sur le sujet partout à travers le monde durant les dernières décennies.

Il explique : « Mon coauteur et économiste, Jonathan Ramacieri, analyste senior de l’Institut de recherche en économie contemporaine a décortiqué avec moi 40 ans de budgets de l’État et découvert que dans les 20 ou 25 dernières années, le budget du ministère de l’Environnement s’est toujours situé entre un quart et un tiers de 1 % du budget de l’État. C’est entre 0,25 % et 0,33 % ! C’est une véritable fraude intellectuelle et politique, puisque dans les priorités du gouvernement, l’environnement et la santé sont mis sur le même pied d’égalité et on sait qu’il y a un lien à faire entre les deux, mais dans les faits, on n’accorde pas les moyens financiers au ministère de l’Environnement d’assumer son rôle. »

 

L’auteur enchaîne : « Le ministère de l’Environnement est un gardien de but en carton qui n’arrive pas à arrêter les rondelles. Pour vous donner un exemple concret du fait qu’on ne lui accorde pas assez de pouvoir, le ministère de l’Environnement est responsable de la lutte aux changements climatiques, mais maintenant les politiques énergétiques relèvent seulement du secteur des richesses naturelles, le ministère de l’Environnement n’a pas un mot à dire sur les politiques énergétiques, et c’est l’énergie qui crée les changements climatiques. En ce moment crucial de l’histoire, il vient de perdre le plus gros bloc ! D’ailleurs il y a très peu de poursuites en environnement. »

Il continue en disant que les citoyens devraient exiger que le ministère de l’Environnement soit au-dessus de tous les ministères et les contrôle plutôt que de passer le balai derrière à la remorque de l’économie. Pour lui, les entreprises les plus polluantes s’autoréglementent, donc rendent les citoyens un peu complices par leur consommation. « Ensuite, le gouvernement place tout le poids des changements climatiques sur leurs épaules », conclut-il.

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