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15 février 2023

Annie Levasseur - alevasseur@medialo.ca

La démolition de la « maison brune » crée le mécontentement

POLITIQUE MUNICIPALE

La « maison brune »

©Photo L'Avantage Annie Levasseur - Le Laurentien

La « maison brune » est située au 304, avenue de la Cathédrale, à Rimouski.

La réunion du conseil municipal de Rimouski a été mouvementée lundi soir. Des citoyens ont démontré leur désaccord après que la démolition de la « maison brune » ait été autorisée par la Ville.

L’adoption de la résolution permettant la démolition de ce bâtiment situé au 304, avenue de la Cathédrale, à Rimouski, s’est faite devant une cinquantaine de citoyens mobilisés pour dénoncer cette décision. La réunion du conseil municipal a été levée pendant une trentaine de minutes et la Sûreté du Québec a dû intervenir en raison du mécontentement manifesté par les personnes présentes.  

Lors de la lecture de la résolution, le maire, Guy Caron, a affirmé que les demandeurs se sont engagés à la construction d’une nouvelle habitation bifamiliale, que l’immeuble visé est dans un état de vétusté avancé et que sa rénovation mènerait à une démolition. Il a également mentionné que la construction d’une nouvelle résidence à cet endroit permettra d’ajouter un logement supplémentaire.

« À la suite d’une inspection réalisée le 31 août 2022, conjointement avec l’inspecteur au dossier, et à la lecture du rapport complet préparé par l’ingénieur, nous sommes d’avis que le bâtiment doit être démoli malgré le fait que celui-ci soit un témoin important du patrimoine bâti. Autant la rénovation que la démolition du bâtiment entraîneront la perte des éléments patrimoniaux », a indiqué monsieur Caron lors de la réunion publique de lundi.

Toujours selon le maire, lors d’une consultation écrite tenue du 24 janvier au 4 février 2023, plusieurs oppositions à cette démolition ont été transmises à la Ville. Celles-ci concernent principalement la protection du patrimoine, le manque de logements abordables ainsi que la perte d’un lieu de partage et de culture étudiante.

La résolution adoptée autorise la démolition de la résidence conditionnellement à ce que le propriétaire s’engage à relocaliser les locataires actuels de l’endroit.

Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau habite la « maison brune » depuis près de huit ans. Elle s’est adressée au conseil municipal, lundi soir.

« Vous avez eu ma vie entre vos mains et vous n’avez jamais cherché à savoir ce que je pensais. Vous nous avez donné dix jours pour manifester notre opposition à la démolition de notre maison, mais vous ne nous avez jamais donné de retour. Vous prenez la décision de la démolir. C’est comme si nous ne valions absolument rien », a-t-elle dit.

La citoyenne dénonce le manque de considération à son égard de la part de la Ville.

« À chaque étape, nous avons été mis devant le fait accompli. Je trouve extrêmement déshumanisante la façon dont j’ai été traitée. Vous nous imposez, aujourd’hui, de perdre notre maison dans un contexte de pénurie de logements qui ne nous permettra jamais de recréer ce que nous avions construit avec autant de passion », a-t-elle ajouté.

Pour la Société rimouskoise du patrimoine, la « maison brune » est un édifice de valeur patrimoniale exceptionnelle.

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