« Le bonheur vient de la façon de percevoir notre condition ! » -Michel Dufour

La fibre commerciale, le libraire Michel Dufour l’a dans le sang avec un grand-père épicier et un père tabagiste. Son engouement pour les livres s’est affirmé alors qu’il travaillait pour son père à la tabagie et lisait tout ce qui lui tombait sous la main. Après ses études cégépiennes en sciences sociales, Michel prend la route vers l’Ouest canadien pour retrouver ses amis et travailler. Mais au retour, il n’empruntera pas le chemin universitaire.

Créer un service inusité

Il faut se transporter dans les années 1977 pour comprendre la frénésie et l’ambition de Michel Dufour, désireux de contribuer à l’effervescence économique mont-jolienne. Le libraire se souvient : « En 1977, on est en plein espoir, le parti québécois vient de rentrer au pouvoir. On fait un pays et je me dis que je vais contribuer à ça en étant le premier libraire de Mont-Joli. J’ai pensé qu’on vendait pas mal de livres à la tabagie, donc qu’il y avait un marché… moi j’aime les livres et je trouve que c’est un beau milieu. » Les attentes du libraire sont grandes, à la hauteur de sa vision. Mais le choc pétrolier de 79 et la catastrophe des taux d’intérêt en 80 rendront les débuts de son entreprise particulièrement difficiles.

Contre vents et marées, le libraire avoue être : « un genre d’obstiné. Quand je pars dans un projet, je suis un peu pitbull. Je n’écoutais personne, je me disais, je vais les faire mentir, je vais leur montrer que je suis capable. » Le pari est gagné et le temps est venu de prendre une retraite bien méritée après 45 ans de hauts et de bas.

Impatient de vendre son commerce

L’Hibou-coup est à vendre. Bien que Michel Dufour ait annoncé qu’il avait une relève au sein de son équipe, ce qui était vrai, la transaction n’a pu avoir lieu malgré de nombreuses tentatives. Le libraire retourne à la case de départ pour trouver un acheteur et pouvoir profiter davantage de la vie à 67 ans. Le domaine du livre le passionne toujours autant, mais tout ce qui touche à l’administration et à la gestion ne l’a jamais intéressé. Le propriétaire n’hésite pas à parler de ras-le-bol et d’une partie du travail qui pèse sur ses épaules.

Amour, musique et voyages

Michel Dufour trouve son équilibre dans la musique. « Je l’écoute, je la joue, j’en suis maniaque », nous confie-t-il. Depuis une dizaine d’années, il a formé un groupe avec des amis avec qui il joue du rock, du blues et du québécois. Le groupe se déplace pour les événements tels que la Fête de la Saint-Jean et au bistro le Ketch, entre autres.

En plus de la musique, Michel aimerait consacrer plus de temps à son amoureuse retraitée de l’enseignement. Uni depuis 40 années, le couple souhaite reprendre les voyages, car le bonheur de pratiquer des sports à deux, de passer du temps ensemble, d’être fusionnels est aussi vif qu’au début de leur rencontre.