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16 août 2023

Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca

Une œuvre pour discuter de l’appartenance territoriale et de l’identité raciale

Une œuvre pour discuter de l’appartenance territoriale et de l’identité raciale

©Photo : Journal Le Laurentien – Véronique Bossé

L’artiste Nadia Gagné lors de la conférence de presse du Festival interculturel de Rimouski.

L’artiste multidisciplinaire originaire de Matane, Nadia Gagné, présentera son œuvre sonore qui s’intitule « J’entends les regards inouïs d’empaysement » ce vendredi 18 août à 19 h 30 à la Salle bleue de la Coopérative Paradis, lors de la préouverture du Festival interculturel de Rimouski.

L’œuvre qui porte sur les concepts de l’appartenance territoriale et de l’identité raciale rassemble les voix de dix femmes – incluant l’artiste – qui n’ont pas de double culture.

« Ce sont toutes des femmes qui n’ont pas de double culture, malgré ce que l’on voudrait croire à cause de leur apparence physique. Quand on n’a pas la peau blanche, souvent on pense que forcément on vient d’ailleurs ou qu’on porte un autre bagage culturel. Or, parfois, notre identité est exclusivement québécoise, pour diverses raisons. On n’a reçu qu’un bagage culturel et ça crée une espèce d’imposture, par rapport à cette envie ou à cette confusion culturelle. Je dis envie, parce que parfois on peut ressentir même de la déception chez l’autre lorsqu’on n’offre pas d’exotisme qu’il aurait tant souhaité, mais on n’a pas à offrir ça à l’autre personne, alors je trouvais important d’apporter cette voix dans le discours, parce qu’on l’entend peu », explique Nadia Gagné.

« Faire une œuvre sonore venait du désir de réfléchir à une question qui me concernait et de l’ouvrir à une réflexion sociale. J’avais envie de participer à la conversation, parce que je ne me voyais pas et que je ne m’entendais pas dans le discours sur la diversité. J’avais donc envie d’ajouter ma voix et de réunir des gens qui sont dans la même situation que moi. »

Comme un documentaire de création

Le format choisi s’apparente à celui de la baladodiffusion.

« Une œuvre sonore est le même médium, la seule différence étant qu’il s’agit d’un long-métrage. Ça dure une heure et quart. Ce n’est pas par épisode, c’est vraiment une œuvre en soi qui emprunte des codes du documentaire, sans en être totalement un. Ce n’est pas comme un long reportage, c’est vraiment plus un documentaire de création. C’est très intimiste, ce sont des entrevues qui ont été faites individuellement, que j’ai mélangées à travers une longue réflexion. »

« Donc, ce sont vraiment des femmes qui réfléchissent à voix haute sur cette réalité. La réalité régionale, la réalité du corps racisé. Évidemment, le sujet du racisme est comme incontournable, mais ce n’est pas une œuvre qui traite de racisme. Ça traite beaucoup plus d’appartenance culturelle et de construction identitaire par rapport à cette appartenance culturelle. »

Mobiliser dix voix

Afin de rassembler dix femmes qui pourraient s’exprimer sur cette réalité, l’artiste a procédé de diverses façons.

« J’y suis allée de différentes manières. Il y en avait qui était directement dans mon réseau de contacts. Il y en a que j’ai entendu à la radio et que j’ai contacté. C’est le cas de Mélikah Abdelmoumen, une auteure que j’ai entendue à l’émission « Plus on est de fous, plus on lit. » Sarya Bazin, qui fait partie du projet, avait écrit un article dans Le Devoir concernant la représentativité dans le milieu du théâtre et la complexité de la distribution quand on a l’air arabe, mais que nos origines sont haïtiennes et que nous avons seulement la culture québécoise. Donc, la complexité des identités manque beaucoup de nuance dans le discours et dans l’imaginaire social, alors j’ai voulu amener ça dans la réflexion, tout en n’étant pas prescriptive sur ce que l’on doit penser, mais en donnant matière à réfléchir. »

Une réflexion pour tous

Enfin, Nadia Gagné estime que son œuvre, qui sera présentée gratuitement, saura faire écho auprès de tous.

« C’est vraiment une œuvre qui s’adresse à tout le monde. Je pense que c’est autant intéressant pour les personnes qui peuvent vivre des enjeux d’altérité et de racisme que des personnes québécoises qui réfléchissent à la diversité des voix au Québec en ce moment. C’est vraiment une réflexion sociale sur ce qui nous constitue et je pense vraiment que c’est intéressant pour tout le monde. J’ai eu le commentaire d’une personne qui m’a dit : j’ai hâte de l’entendre, surtout pour mes enfants. C’est une personne issue de l’immigration, dont les enfants sont nés ici. Ça peut être pertinent aussi pour ces personnes, vu qu’il s’agit de la réalité de ceux qui arrivent d’ailleurs, mais qui ont des enfants qui appartiennent à la culture d’ici. »

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