Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Communauté

Retour

21 novembre 2023

Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca

Des organismes se prononcent sur la réforme Dubé

Des regroupements de la région se prononcent sur la réforme Dubé

©Photo : Journal Le Laurentien – Véronique Bossé

Émilie Saint-Pierre, Caroline Cimon Dick et Sonia Palato.

La Table régionale des organismes communautaires (TROC) du Bas-Saint-Laurent et la Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent (TCGFBSL) partagent leurs inquiétudes face au Projet de loi 15, « Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace », déposé en mars 2023, par le ministre de la Santé, Christian Dubé.

L’intervention de la TROC et de la TCGFBSL s’est déroulée la veille de la venue à Rimouski de la commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, pour une consultation qui visait à connaitre les préférences, les valeurs et les attentes des Québécois à l’égard du système de santé et de services sociaux.

« Au nom des organisations que nous représentons, nous voulons sonner l’alarme sur quelques enjeux que nous identifions dans la réforme Dubé », indiquait la présidente de la TROC du Bas-Saint-Laurent, Caroline Cimon Dick, en point de presse le 8 novembre.

« Tel que proposé en mars dernier, le projet de loi 15 est composé de 1180 articles, de 308 pages et de 35 pages modifiés. C’est l’abolition des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et des Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS), l’abolition de leur conseil d’administration en région et la création de Santé Québec : une société d’État qui se verrait confier des pouvoirs sur lesquels se fonderait toute l’opérationnalisation du système de la santé et des services sociaux. C’est un seul conseil d’administration, avec à sa tête un ou une PDG. C’est la fusion vers un employeur unique pour plus de 300 000 employés. C’est la réduction de 136 tables de négociations pour les syndicats en quatre tables nationales. C’est l’abolition de plus de 150 comités d’usagers, qui existent actuellement dans les différents établissements du réseau de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les régions du Québec », relatait madame Cimon Dick.

Face à ce qui est proposé dans le projet de loi, la TROC soulève qu’elle craint une centralisation et un recul démocratique, qui mènerait à une déconnexion avec les besoins de la population. Elle craint aussi que l’autonomie et le rôle des organismes communautaires ne soient pas respectés, que la privatisation du système de santé et des services sociaux soit accentuée et que la réforme entraîne des conséquences sur les femmes et les populations plus fragilisées.

« Les effets combinés du recul de participation démocratique et la centralisation de la gestion et l’approche de la rationalisation des coûts des soins sont la recette parfaite pour accentuer les inégalités sociales en matière de santé, ce qui va affecter grandement les femmes et particulièrement celles déjà fragilisées », témoigne l’agent.e de développement à la Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent, Sonia Palato.

« Gérer les services publics comme une entreprise »

La coordonnatrice de la TROC, Émilie Saint-Pierre, abonde dans le même sens que ses collègues en ajoutant qu’elles entretiennent « de vives inquiétudes face à cette vision du gouvernement, qui tend à vouloir gérer les services publics comme une entreprise. »

« Nous pensons que cette nouvelle structure ne permettra pas d’atteindre ses objectifs d’accessibilité, parce que les services publics répondent à une logique distincte du secteur privé, qui lui est axé sur le profit et sur les conceptions de l’efficacité reposant sur la quantité, plutôt que sur la qualité. »

Finalement, la Table régionale des organismes communautaires du Bas-Saint-Laurent et la Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent demandent à la commissaire Castonguay et au ministre Dubé de les entendre et de mettre un frein à la privatisation en santé, en faisant place à des valeurs comme « l’accessibilité, l’universalité, la gratuité, l’équité et le droit à la santé. »

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média