Pattes et Poils
Retour27 août 2024
Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca
Le pouvoir de l’amour des animaux
©Photo : gracieuseté
François, Valérie, Joannie et Wilson.
Valérie St-Onge et son conjoint François Taillon se sont installés à Rimouski il y a moins d’un an, en décembre 2023, avec leur fille Joannie, leur chien Wilson et leurs deux chats, Mystie et Charlot. En l’espace de quelques mois, leur vie a basculé lors du décès de Joannie, en mars 2024. Si la douleur de son départ est encore vive, Valérie fait perdurer la mémoire de sa fille et s’accroche à la vie, grâce à son amour pour les animaux.
Wilson est un golden retriever d’un an et demi qui vient d’un élevage de Berthierville. Valérie rêvait depuis longtemps d’avoir un golden retriever.
« Notre fille, qui avait 22 ans, avait une trisomie 21. Elle était très malade et ça faisait des années que je m’en occupais à temps plein à la maison. Quand on est allé chercher Wilson, on ignorait ce que l’avenir nous réservait. La santé de Joannie se dégradait tout le temps, mais Wilson était merveilleux pour elle. Il était calme et c’était vraiment un bon chien. Je ne l’ai pas pris pour qu’il soit un chien de travail pour Joannie, c’était mon chien, mais on dirait qu’il le faisait d’une certaine façon », explique madame St-Onge qui a une autre fille, en plus de Joannie.
Bien que son conjoint ne soit pas le père de ses filles, c’est tout comme pour elle, puisqu’il est présent dans leur vie depuis maintenant 17 ans. Comme elle le mentionne, Joannie était souvent malade. Différents soucis de santé lui ont été découverts au cours de sa vie. D’abord un problème cardiaque, puis des problèmes pulmonaires et des problèmes de déglutition. Par la suite, les docteurs ont découvert qu’elle avait un déficit immunitaire et elle s’est mise à faire un peu d’épilepsie qui s’est aggravée avec le temps. Puis, les docteurs lui ont diagnostiqué une maladie musculaire dégénérative, sans pour autant être en mesure de mettre un nom sur cette maladie.
Malgré tout ce que la vie pouvait balancer à Joannie, elle était la plus souriante de toutes.
« Jamais tu n’aurais pensé que cette enfant souffrait. Elle était un exemple de résilience multipliée par 1000. Je me disais : je ne peux pas me plaindre quand ma fille qui a fait 100 crises d’épilepsie est de bonne humeur. Parfois j’avais de la peine. Je la collais beaucoup ma fille et elle me frottait le dos. C’était elle qui me consolait. »
Décrite par sa maman comme étant un véritable rayon de soleil, Joannie a été emportée par un AVC.
« Elle a été un exemple de courage et de résilience pour toutes les personnes qui ont croisé son chemin. C’est ça le plus dur, parce que je dis toujours que j’ai perdu un être humain exceptionnel. C’était une joie de vivre sur deux jambes. »
Sans surprise, le décès de Joannie éprouve beaucoup sa maman. Ce qui motive cette amoureuse des animaux à se lever chaque matin, c’est justement l’amour de ses animaux de compagnie. Elle le dit carrément : son chien lui sauve la vie.
« Je m’occupais de Joannie sept jours sur sept, 24 heures sur 24. J’avais tout arrêté pour elle, c’était mon repère. Quand je ne me sens pas bien, Wilson vient me voir et je me dis que j’ai deux options : me coucher en boule dans mon lit pour pleurer toute la journée sans m’occuper de mon chien, ou bien me lever et aller me promener avec lui. Je choisis d’aller marcher avec lui. Ça n’enlève pas ma douleur, mais ça me permet de sortir de la maison, de moins être dans mes pensées négatives. Il y a des moments où ça ne va pas bien du tout, alors je parle à ma fille et je lui demande de m’aider. Et paf : Wilson va venir se coucher la tête sur moi. Il ressent les choses. C’est sûr qu’il ne comprend pas, mais il sait qu’il y a quelque chose qui se passe. Je ne mets pas ma peine de côté, mais Wilson fait en sorte que j’arrive à la surpasser pour aller dans la nature ou près du fleuve. Il me permet de m’occuper d’autre chose que ma propre peine. Il me sauve la vie et c’était important pour moi de le souligner. »
« Ce chien a comme une mission. Il a apporté du bonheur à ma fille et c’est fou comment elle aimait Wilson. Elle avait un lit d’hôpital qui se baissait. Le soir, quand je la préparais, Wilson s’assoyait à côté de moi. Aussitôt que je descendais le lit, il attendait que je lui dise OK et il allait se coucher avec elle. Il y avait vraiment un lien très fort entre les deux. »
Un chien et trois chats
Si Wilson est une part importante de ce qui motive Valérie à se lever chaque jour, le soutien qu’elle reçoit de ses chats n’est pas négligeable.
©Photo : gracieuseté
Mystie
« Depuis que Joannie est morte, ma femelle Mystie vient dormir sur moi. Elle peut être en haut, alors que je suis en train de pleurer en bas, pas nécessairement fort, mais elle doit sentir quelque chose parce qu’elle vient se coucher sur moi. »
Il s’agit en quelque sorte d’un retour d’ascenseur pour Valérie, qui a sorti Mystie de la misère il y a deux ans lorsque ses propriétaires précédents ont quitté leur logement sans lui laisser d’eau, de nourriture ou de litière.
« Elle était terrorisée. Ce n’était pas sain dans cette maison. Je l’ai trouvé alors qu’elle était toute crispée sur le chauffe-eau. »
Valérie lui a alors apporté de la nourriture, de l’eau et une litière. En retournant la visiter, cette fois avec François, ce dernier a accepté qu’ils adoptent Mystie. Ils sont allés consulter un vétérinaire et l’ont fait soigner.
« On avait toujours senti qu’elle était reconnaissante qu’on l’ait adopté, mais depuis la mort de Joannie, ça s’est amplifié. »
En juin, François et Valérie ont accueilli Salomon en tant que famille d’accueil. Il s’était retrouvé à la Société protectrice des animaux du Littoral (SPAL) après avoir été trouvé errant à Mont-Joli.
©Photo : gracieuseté
Salomon.
« Je me dis qu’il m’apporte quelque chose, mais que lui aussi m’apporte quelque chose. Je suis fière de lui offrir cette qualité de vie et même s’il n’a pas connu Joannie, je suis sûr qu’elle le voit. »
Comme sa mère, Joannie aimait les animaux. Charlot, qui a été adopté dans un refuge quand il était bébé n’est pas du genre colleux comme Wilson ou Mystie, mais lui non plus ne se trouve jamais bien loin de Valérie. Il n’a d’ailleurs jamais fait de mal à Joannie, qui pouvait faire tout ce qu’elle voulait avec lui.
©Photo : gracieuseté
Charlot.
Le pouvoir des animaux
La présence constante de leurs animaux est donc précieuse pour cette famille qui vit encore avec la douleur d’avoir perdu Joannie, alors que le reste du monde semble être passé à autre chose.
« Ça fait 5 mois, mais je n’ai pas passé à autre chose : c’est mon enfant. J’ai perdu mes repères, toute ma vie était organisée en fonction de Joannie et on dirait que les gens oublient ça. Mes animaux ? Non. »
En dépit de la douleur, c’est un message d’espoir que Valérie veut transmettre.
« Même quand tu es au plus bas, le fait d’avoir des animaux te motive à te relever, parce qu’ils t’aiment et qu’ils ont encore besoin de toi. »
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Commentaires
27 août 2024
Steeve
Merci du partage. Très jolie photo. Je vous porte dans mon coeur.