02 octobre 2024

Annie Levasseur - alevasseur@medialo.ca

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©Photo Médialo – Annie Levasseur - Le Laurentien

Sylvie Héon étudie présentement à l'UQAR.

Originaire de Montréal, Sylvie Héon s’est installée à Rimouski il y a sept ans. Elle avait arrêté l’école à l’âge de 15 ans pour quitter un milieu familial violent. Après avoir travaillé plusieurs années dans le domaine de la restauration, elle a décidé de réaliser son rêve d’aider les autres. « Je suis quelqu’un qui aime écrire et j’étais tannée que les gens remarquent juste mes fautes d’orthographe. Je me bloquais beaucoup. Dans les autres matières aussi j’étais en arrière. Mon fils avait besoin de moi pour ses études et je ne pouvais pas l’aider beaucoup. Je me répétais que je ne voulais pas mourir illettrée », dit-elle.

Sylvie Héon est d’abord retournée à la formation générale au Centre de formation Rimouski-Neigette (CFRN) lors de la dernière année scolaire. Depuis la fin août, elle étudie au certificat en psychosociologie à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). « J’étais mariée depuis plusieurs années et j’étais victime de violence conjugale émotionnelle. Je regardais les intervenantes et je m’apercevais que les femmes venaient souvent à moi. J’aimais les aider et communiquer avec elles. Ça m’a donné la piqure. Depuis que je suis jeune, je voulais être travailleuse sociale, mais ça prend beaucoup d’années d’étude donc j’ai décidé d’essayer d’être intervenante », exprime-t-elle.

Avec ce retour aux études, la mère de trois enfants, dont un qui a un trouble du spectre de l’autisme, a voulu leur prouver qu’il n’est jamais tard pour réaliser ses rêves. « J’en ai fait une partie pour mes enfants. Je voulais qu'ils voient que peu importe notre âge et les mauvais choix que nous sommes obligés de faire, c'est possible de changer notre vie. C’est important pour moi de venir en aide par mon vécu », mentionne-t-elle.

La Fondation pour l’alphabétisation a remis 20 bourses « Retour réussite » de 1500 $ chacune lors d’un gala qui se tenait au début septembre. Sylvie Héon est très fière d’être l’une des récipiendaires. « Je me disais qu’il y avait d’autres personnes qui avaient fait des choses encore plus grandes que moi, mais je l’ai pris avec amour et j’étais fière de moi. C’est une reconnaissance incroyable. Ma détermination et l’appui que j’ai pu recevoir du CFRN, de mon enseignante, de mon agente à Emploi Québec et de mes enfants me rendent fière. J’ai été soutenue énormément et je suis très reconnaissante pour tout ce qui m’arrive », conclut-elle.