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Retour24 février 2025
Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca
Contester et gagner : le combat d’une Rimouskoise avec l’aide sociale
©Photo Médialo – Véronique Bossé
Catherine Michaud-Bernier
La Rimouskoise Catherine Michaud-Bernier a récemment accepté de se confier sur son expérience avec l’aide sociale, plus précisément sur le combat qu’elle a dû mener sur plusieurs mois afin que ses contraintes à l’emploi soient reconnues comme étant sévères et permanentes.
C’est avec l’aide du coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, que madame Michaud-Bernier a finalement obtenu gain de cause. C’est-à-dire qu’elle reçoit maintenant 1294 $ par mois, plutôt que 995 $ par mois, ce qui représente une différence de presque 300 $, qu’elle ne recevait pas mensuellement depuis avril 2024.
« J’ai eu beaucoup de misère. Cette situation m’a apporté du stress et de l’anxiété. J’ai aussi une fibromyalgie, donc ç’a emmené toutes sortes d’affaires. J’ai deux enfants, que je priorise toujours, alors je ne mangeais pas et je me rendais malade », confie la prestataire.
Un système voulu ainsi
Selon monsieur Dubé, le système est conçu de sorte à permettre au gouvernement d’économiser.
« Le médecin de famille qui suit Catherine dit qu’elle a des contraintes sévères et permanentes à l’emploi. L’information se rend à l’aide sociale et répond : non, on s’en fout, nous on dit que c’est temporaire. C’est une stratégie pour ne pas avoir à payer aux gens l’argent dont ils ont besoin, parce qu’en mettant la personne en contraintes temporaires, le gouvernement sauve 300 $ sur le dos des plus démunis. »
S’il concède qu’il est possible pour les prestataires de contester une décision, il constate qu’il est plutôt rare que ces derniers le fassent.
« Contester une décision du gouvernement, ce n’est pas facile, donc la plupart des gens ne le font pas. »
C’est là qu’il intervient : « Je lance le message aux gens. Si vous avez des problèmes à faire reconnaitre vos contraintes à l’emploi, venez me voir. »
La lumière au bout du tunnel
Bien que l’histoire de Catherine prouve qu’il est possible de remporter une décision, le processus pour y arriver n’en a pas été moins ardu pour autant. Michel Dubé raconte que lorsque vient le temps de contester, le déroulement d’une audience – qui se fait au téléphone - fait en quelque sorte penser à un interrogatoire de police.
« Quand tu remplis une demande d’aide sociale, à la fin du formulaire tu dois cocher et signer. Ce que ça dit, dans un langage administratif, c’est que tu renonces à ta vie privée. C’est pour ça l’interrogatoire, ils savent tout sur toi. »
À la fin de l’audience de Catherine, malgré son expérience, le coordonnateur d’Action populaire n’était pas certain qu’ils remporteraient la contestation. Ce fut cependant le cas. En partageant son histoire, madame Michaud-Bernier souhaite faire savoir aux gens qu’il est possible de s’en sortir, malgré les difficultés. Monsieur Dubé rappelle qu’il est là pour accompagner dans leur démarche ceux qui en ont besoin.
Commentaires
27 février 2025
Lise Genest
Le gouvernement aime mieux perdre son argent avec northvolt